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Léon & Marcel

Hors des sentiers battus : le macaron de Nancy

J’ai envie de me balader un peu sur les routes de France pour raconter les spécialités culinaires un peu « confidentielles ». Connues localement mais dont on n’a peut-être jamais entendu parler de l’autre côté de l’hexagone. Charité bien ordonnée commence par soi-même, aujourd’hui on se pose donc chez Léon et Marcel, en Lorraine, plus précisément à Nancy.

Qui dit Nancy dit place Stanislas, on y est presque. Si on en fait le tour, on tombe sur la rue de la Hache, là où tout à commencé.

L’histoire :

Nous sommes fin XVIIIe, le docteur Gormand est le médecin attitré de la communauté des sœurs du Saint Sacrement à Nancy. Les règles très strictes interdisaient aux pensionnaires de consommer de la viande, mais pas des œufs. Les sœurs confectionnaient donc de nombreuses pâtisseries, en particulier des macarons.

Le 5 avril 1792, un décret ordonne la suppression des congrégations religieuses. À la fermeture du couvent, le bon docteur recueille sœur Marguerite et sœur Marie Elisabeth (je pense que le docteur Gormand est un gros gourmand !).

Celles-ci, afin d’apporter leur contribution aux frais de la maisonnée, décident de confectionner et vendre les macarons qu’elles savent si bien préparer. C’est un franc succès et les sœurs se font rapidement un nom, à Nancy et ses environs tout le monde connaît désormais » les sœurs macarons ». Au point qu’en 1952 la ville décide de les honorer en rebaptisant une partie de la rue, « rue des sœurs macaron ».

La recette :

Je ne suis pas dans le secret des dieux, je ne vous donnerai donc pas la vraie de vraie recette des sœurs macarons qui est jalousement gardée. Par contre partager ma recette de macarons de Nancy, je peux. Ce macaron, ce n’est pas celui de Pierre Hermé, double, coloré avec sa petite crème au milieu. C’est un beau macaron tout blond, tout craquelé, bien rustique, comme j’aime.

Les ingrédients :

– 2 blancs d’œufs

– 100g d’amandes en poudre

– 100g de sucre glace + 1 cuillère à soupe

– 3 gouttes d’extrait naturel de vanille

C’est parti !

La préparation :

Préchauffez le four à 180°. Mélanger la poudre d’amande et le sucre glace. Battez les blancs d’œufs en neige souple.

Mélanger délicatement le tout. Ajoutez l’extrait de vanille, mélangez. C’est tout. Il ne vous reste plus qu’à dresser les macarons sur plaque recouverte de papier cuisson. Personnellement, je fais simplement des petits tas avec une cuillère à soupe. Si vous êtes fan de la poche à douille, faites vous plaisir mais le résultat sera le même puisque la pâte s’étale en cuisant, d’ailleurs pensez à bien les espacer.

Enfournez 15 à 20 minutes. Le macaron doit être gonflé et craquelé. Laissez refroidir (ça vous laisse le temps de préparer le thé). Saupoudrez de sucre glace et dégustez.

J’ai testé une version à la poudre de noisette, délicieuse. Les puristes vont crier au scandale, « ce n’est plus le macaron de Nancy », ils ont raison mais qu’importe du moment qu’on se régale. Et puis la noisette c’est mieux pour la planète.

Vous voyez, la recette est vraiment très simple et anti gaspi ; en plus elle vous permet de passer des blancs inutilisés dans une recette précédente. Au fait, j’espère que vous ne les jetez pas dans l’évier d’habitude. Non, bien sûr. Dans un petit bocal au frigo vous pouvez les garder plusieurs jours (moi je mets des cure-dents dedans pour me rappeler combien j’en ai), il faut juste penser à les sortir un peu à l’avance pour les battre, s’ils sont trop froids ça ne marche pas. Je sais qu’on peut également les congeler mais je n’ai pas testé.

Bon, si vous ne saviez pas quoi faire ce week-end voilà de quoi vous occuper et vous régaler, si vous avez des enfants ils seront certainement ravis de jouer avec le batteur électrique.

À bientôt dans un autre coin de France !